mercredi 5 décembre 2007

Un nouveau paradigme pétrolier?

Tous les économistes s'accordent sur un point, la croissance économique va de pair avec une croissance de la demande énergétique. Même si l'évolution des technologies, des processus de production ont permis de réduire la part de l'énergie dans la production d'un bien en 30 ans, il n'en reste pas moins que la croissance de la demande de pétrole dans le monde a fluctué autour des 2%/an ces dernières décennies ( et ce malgré une économie tournée toujours plus vers les services). L'émergence de nouvelles puissances industrielles, principalement la chine mais aussi la plupart des pays en forte croissance, a placé sur le devant de la scène économique internationale la question cruciale de l'accès à une énergie abondante et peu chère. Cette "explosion" de croissance en provenance de l'Asie a mis en exergue le relatif sous-investissement pétrolier dans les années 90 sur fond de pétrole bon marché ( 12$ le baril en 1998). Ces tensions sur la demande font dire à la plupart des commentateurs que le choc pétrolier que nous vivons est à différencier des précédents chocs pétroliers intervenus dans les années 70. Ces derniers se fondaient sur une raréfaction de l'offre sur fond de politique de l'OPEP plus restrictive. La "crise" pétrolière actuelle s'en distinguerait fondamentalement. Doit-on en conclure qu'une "normalisation" de ces tensions interviendra dans un futur proche consécutive à la mise production de nouvelles capacités?

Je ne le pense pas. Un nouveau paradigme pétrolier semble se dessiner. Il prend corps depuis deux ans mais la plupart des observateurs préfèrent encore l'écarter. Il s'agit d'un possible plafonnement de la production pétrolière.

Cette réflexion, je l'ai menée depuis près de 3 ans. Au départ sceptique, je me suis orienté de plus en plus vers un scénario plus "tendu" en matière de ratio offre/demande. De nombreux questionnements subsistent mais un renversement de tendance semble sur le point de voir le jour.

Suite à plusieurs rencontres notamment avec Jean lahèrrere ( lors d'une conférence organisée par Amiral gestion), M.Bauquis et divers géologues (notamment certains spécialisés dans la modélisation des failles à l'intérieur d'un réservoir pétrolier), je me suis "converti" à l'idée que notre avenir énergétique allait être bien plus délicat pour les décennies à venir. Sans parler de l'émergence de la chine et de cette croissance "émergente" énergivore, les "fondamentaux" de l'offre pétrolière semblent "se détériorer". Non pas qu'il s'agisse d'une politique menée par les membres de l'OPEP mais plutôt le fruit de la géologie.

Le phénomène de dépletion:

C'est un phénomène géologique classique auquel sont confrontés tous les producteurs de pétrole.
Petit résumé rapide et simplifié à l'extrème sur la "naissance" du pétrole :

Un réservoir pétrolier est une accumulation de sédiments transformés avec le temps, et la géologie, en liquide et en gaz. Sous la pression du gaz qui s'est accumulé lors du réchauffement pendant quelques millions d'années, le liquide remonte à la surface et connaît deux variantes:
-soit il est arrété par une couche géologique hermétique, et dans ce cas, il constitue un réservoir pétrolier, éventuellement exploitable en fonction de la porosité de la roche, la qualité du pétrole, etc.
-soit il remonte à la surface et se dégrade avec l'usure du temps, les fameux "sables bitumineux".
-Il se peut que la "maturation" des sédiments ne soit pas assez longue. On parle alors de kérogène.

Des modes d'extraction qui ont évolué avec le temps:

-L'exploitation des sables bitumineux se fait via des méthodes essentiellement d'origine minière. De nouvelles technologies ont été développées ces dernières années en injectant de la vapeur d'eau afin de liquéfier ce pétrole et le pomper.

-L'exploitation d'un champ conventionnel est plus "aisée". Nous sommes passés de l'exploitation des réserves "onshore" à de l'"offshore profond". L'amélioration de la sismique, ainsi que l'amélioration des techniques d'extraction ont sans cesse repoussé les seuils de production.
Sur la base d'un même nombre de barils en terre, on a pu ainsi maintenir des réserves "prouvées" à l'équilibre voire en augmentation, et ce, grâce à l'évolution de la technologie.

Malgré la raréfaction des découvertes majeures au cours des 3 dernières décennies, les compagnies nationales ou privées pétrolières ont pu ainsi afficher des réserves "prouvées" à l'équilibre. En 1970, on nous prédisait 40 ans de réserve. En 2007, c'est toujours la cas...

Je vais aller plus loin en affirmant que nous disposons de réserves énormes de pétrole, que nos desendants, aprés plusieurs générations, connaîtront encore le pétrole. Ce n'est pas un problème de réserve, c'est un problème de volume de production. Le débat est tronqué car les techniques permettent d'améliorer l'extraction, c'est vrai, mais elles ne peuvent pas aller à l'encontre de la géologie, et notamment, du phénomène de dépletion.

Le phénomène de dépletion est la chute de production d'un réservoir suite à son exploitation. La pression interne, moteur de l'expulsion du pétrole, s'affaiblit et finit par décroître. Les nouvelles techniques d'extraction mentionnées plus haut ont pour but, la plupart du temps, de maintenir cette pression en injectant du gaz, des fluides afin de comprimer le pétrole et d'augmenter les débits de production. Le revers de la médaille est, le plus souvent, une "durée de vie" plus courte du réservoir, on extrait ce pétrole plus vite, en masse, mais on altère le profil de production originel.

Ceci aboutit au bout de quelques années d'exploitation à une chute de la production plus ou moins marquée en fonction des techniques d'extraction utilisées.

Revenons à notre paysage "géologique" actuel.

Nous pouvons distinguer deux acteurs au sein de l'offre pétrolière, l'OPEP et le reste des producteurs.
Officiellement, les producteurs hors OPEP ont entamé un déclin sauf la Russie. La production en provenance de ces pays est en diminution. Là-dessus, plus personne ne contexte cet élément factuel.

"l'Industrie pétrolière en 2005" DIREM Juillet 2006"

Extrait:

"L'ensemble des pays de l'OCDE connaît une baisse importante de sa production. Les Etats-Unis ont dû faire face en 2005 aux conséquences des ouragans Katrina et Rita, qui ont amputé la production d'environ 100 millions de barils. Mais ils sont aussi confrontés, comme le reste des pays de la zone OCDE, au déclin de leurs champs matures qui entraîne une baisse inéluctable de la production. C'est ainsi que la production en mer du Nord (Norvège, Royaume-Uni) décroît de près de 9 % pendant l'année 2005"

http://www.industrie.gouv.fr/energie/petrole/textes/explo-pro-monde05.htm

Ainsi, le monde Hors OPEP ( soit plus de 50% de la production mondiale) est entré en dépletion, c'est à dire en chute de production. Est-ce inéluctable?
Difficile à affirmer sans hésitations mais il semblerait qu'il soit délicat à l'avenir d'inverser la tendance.

Il ne reste donc plus que l'OPEP, avec ses 40% de parts de marché, seule capable d'augmenter significativement ses volumes de production. C'est à ce niveau que le doute s'installe. Le sous-investissement des années 90 a été flagrant et se paye aujourd'hui. L'OPEP possède-t-elle des capacités supplémentaires de production?

Certains adeptes du "peak oil"vous affirmeront que l'OPEP a touché également un maximum de production en 2006 ou est proche de le toucher.
D'autres affirment que cela ne tient qu'à une volonté politique, l'OPEP instrumentalisant les tensions sur la demande pour profiter à plein de l'envolée des prix.

Quoiqu'il en soit, tout va dépendre de l'OPEP. C'est ce qui est le plus inquiètant.
Les réticences de l'OPEP en 2007 à augmenter son volume de production( malgré une envolée des prix, une contraction de la demande aux US ainsi que la chute historique des stocks de brut) semblent aller dans le sens des "peakistes", à savoir des tensions sur l'offre se greffant aux tensions sur la demande.

L'OPEP dispose-t-elle de capacités supplémentaires de production?

Je le pense. Mais pour combien de temps?

Car un autre scénario se joue sur la scène mondiale..celui de l'accroissement de la demande, et ce, de manière structurelle. Les prévisions de l'AIE tablent sur une demande pétrolière à hauteur de 110 M. de barils par jour d'ici 15/20 ans.
Or, à l'heure actuelle, l'offre pétrolière se situe aux alentours des 85M. de barils/jour.

Le changement de paradigme possède donc un double fondement:
-Un accroissement important de la demande à venir
-Des difficultés à augmenter les capacités de production

Que penser des solutions alternatives ou complémentaires souvent évoquées?

Les sables bitumineux:
Extrèmement difficile à extraire et à valoriser. Ce sont des projets trés capitalistiques qui subissent une explosion des coûts de production, dont les conséquences sur l'environnement sont lourdes.
Le Canada table sur une production d'ici 10 ans de l'ordre de 3M. de barils/jour ou guère plus..pas de quoi changer la face du monde.

Les schistes ou kérogène:
A l'étude, toujours à l'étude, et ce, malgré un baril à près de 100$. La technologie n'est pas au point.

Offshore profond:
Le plus prometteur mais long, trés long à mettre en route. C'est à ce niveau que les plus belles surprises pourraient intervenir en terme de découvertes majeures ( cf dernière découverte au Brésil d'un champ majeur).

Les nouvelles technologies d'extraction:
Un potentiel certain, je pense à l'utilisation des méthodes d'extraction par gravitation à l'essai en ce moment. Les taux de récupération pourraient considérablement augmenter mais pas, a priori, les volumes de production.


Les énergies "propres":
Toutes les prévisions de l'AIE tablent sur une part relativement mince d'ici 20 ans de ces sources d'énergie. Une crise pétrolière grave pourrait changer la donne..


A mes yeux, la question cruciale n'est pas celle de la raréfaction, contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, c'est celle du "découplage", pour reprendre un terme à la mode, entre l'offre et la demande de produits pétroliers. La question fondamentale est celle de la capacité des producteurs à augmenter le volume de barils sur le marché. A ce niveau, je suis plutôt perplexe, non pas dans les mois ou les deux-trois années à venir mais dans lors de la prochaine décennie. Il se pourrait que ce choc de la demande se transforme en un choc de l'offre, mais cette fois-ci fondé sur des raisons "géologiques". Cette prise de conscience semble graduelle à l'heure actuelle car l'OPEP avance toujours l'argument qu'elle pourra répondre à l'accroissement de la demande. Il se peut que la décennie 2010-2020 nous réserve une surprise à ce niveau, ce qui ne manquerait pas d'aboutir à des "perturbations" importantes non seulement sur les marchés financiers mais surtout dans l'économie réelle.

Investir sur le pétrole et sur les sociétés pétrolières semble être un choix "Gagnant-gagnant"à l'avenir sauf catastrophe économique majeure ou révolution technologique.
Toutefois, le choix des supports sera primordial. Nous développerons ces aspects dans un prochain commentaire.

2 commentaires:

laloss a dit…

"il convient désormais de raisonner en termes d'offre globale"


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ENERGIE -


CHRISTOPHE DE MARGERIE - DIRECTEUR GÉNÉRAL DE TOTAL
« Dans vingt ans, je ne vois pas comment Total pourrait être absent du nucléaire »
[ 12/12/07 ]


A 90 dollars le baril, comme c'est le cas actuellement, le pétrole n'est « pas très cher ». Et il risque peu de baisser vraiment car, structurellement, « nous sommes entrés dans un système de prix élevés ». Christophe de Margerie, le patron de Total, qui a succédé à Thierry Desmarest en février, explique dans l'interview qu'il nous a accordée en quoi le paysage pétrolier a profondément changé avec l'envolée des prix. Et en tire les conséquences pour son groupe : il doit nouer de nouvelles relations avec les pays producteurs et devra, à terme, investir dans le charbon propre et le nucléaire. Sans pour autant prendre une part dans Areva.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) vient de maintenir ses quotas de production, refusant de céder aux pressions des pays consommateurs. Cela risque-t-il de faire encore grimper les prix ?
En réalité, cette décision est un non-événement. L'Opep produit déjà à plein régime et ne peut guère aller au-delà. Seuls l'Arabie saoudite et Abu Dhabi disposent de capacités encore inutilisées, de l'ordre de 2 millions de barils par jour. Et il est important qu'ils n'y touchent pas, pour pouvoir faire face à une crise, un arrêt de production vraiment imprévu. Quand le cartel annonce des modifications de quotas, il s'agit donc de variations très minimes et qui ne changent rien dans la pratique. Le marché, d'ailleurs, s'en soucie assez peu. En même temps, l'Opep reste un acteur fondamental. Car c'est dans ces pays que se trouvent les réserves. A moyen et long terme, c'est là que les choses se passeront !

L'Opep semble s'inquiéter d'une possible baisse de la consommation de pétrole, à cause des prix élevés. En voyez-vous des signes ?
Non. La demande augmente plus lentement, mais elle ne baisse pas. Et surtout pas dans les pays émergents. Ce qui a frappé les consommateurs, c'est la rapidité de la hausse, avec un baril passé en à peine plus d'un an de 50 dollars à près de 100 dollars. Mais il vient de redescendre d'une dizaine de dollars en quelques jours, notamment parce que de nombreux fonds d'investissement sont sortis du marché. Paradoxalement, si l'on y réfléchit bien, le baril à 90 dollars, ce n'est pas très cher. En comparaison, le litre d'eau minérale coûte davantage que le litre de pétrole ! De surcroît, dans les pays européens, la hausse a été atténuée par la baisse du dollar : exprimés en euros, les prix sont d'ailleurs moins élevés aujourd'hui qu'en juillet 2006.

Vous dites qu'à 90 dollars, le baril n'est pas très cher. Il peut donc encore monter ?
Aujourd'hui, il y a assez de pétrole pour répondre à la demande. Donc la hausse reste limitée. Mais s'il y a soudain une crise qui absorbe les capacités encore disponibles en Arabie saoudite et qu'un deuxième problème surgit ici ou là, alors la situation sera vraiment tendue.

A l'inverse, les prix peuvent-ils retomber brutalement ?
Non, structurellement nous sommes entrés dans un système de prix élevés. La consommation reste forte et il y a problème du côté de l'offre, qui n'est pas tout à fait au rendez-vous. Un certain nombre de pays ont limité ou fermé l'accès à leurs réserves. Les domaines miniers qui restent ouverts aux compagnies pétrolières sont souvent les plus compliqués et les plus coûteux à exploiter. D'autant plus coûteux que les prestations des sociétés de services et de construction ont flambé : on parle beaucoup des profits des pétroliers, mais ceux des entreprises parapétrolières se sont littéralement envolés ! J'ajoute que si les prix baissaient, l'Opep retrouverait, pour le coup, toutes ses prérogatives et serait en mesure de réduire assez vite sa production pour soutenir les cours.

A propos de gisement complexe, le projet Kashagan fait toujours l'objet d'âpres discussions entre les compagnies impliquées - dont Total - et les autorités kazakhes. Un accord est-il en train de se dessiner ?
Les négociations étaient censées aboutir fin novembre. La date butoir a finalement été repoussée au 20 décembre. Les délais restent très courts, mais, à condition que chacun joue le jeu, il me paraît possible de trouver un nouveau terrain d'entente. Il n'est pas facile de trouver un compromis entre des sociétés ayant chacune leurs spécificités. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une réelle insatisfaction quant à la manière dont ont été menées les opérations depuis l'origine. En toute logique, le projet Kashagan aurait déjà dû être en production. Certaines choses doivent donc changer et, quoi qu'il arrive, il faudra s'assurer que l'on repart sur des bases solides. A cela s'ajoute une autre problématique, d'ordre commercial : les contrats signés doivent être respectés. Renégocier est toujours possible, et parfois nécessaire, mais, sur la base d'un ultimatum, ce n'est pas acceptable. Tout sera fait, en tout cas, pour que ce formidable projet ne se transforme pas en bourbier.

D'une façon générale, diriez-vous que le cas Kashagan est emblématique des tensions nouvelles entre compagnies pétrolières et pays producteurs ?
Absolument pas. Fondamentalement, je reste convaincu que le Kazakhstan reste un pays soucieux d'encourager les investissements étrangers. Le sujet que nous évoquons ici est avant tout d'ordre commercial, contractuel. Il ne faut surtout pas politiser le dossier.

Avant de prendre les rênes de Total, vous insistiez beaucoup sur la nécessité de mettre en place de nouvelles relations avec les pays producteurs. Concrètement, quelles initiatives avez-vous prises ?
Il y a mille manières de procéder. Mais le plus important, à mes yeux, a trait au comportement : le respect, l'écoute des autres me paraissent essentiels. Les compagnies pétrolières ne peuvent plus se contenter de puiser dans les réserves des pays producteurs sans rien donner en échange. Pour inciter nos interlocuteurs à ouvrir leurs domaines miniers, nous devons leur proposer un plus. Même si ce plus est très éloigné de notre coeur de métier. En matière de formation, d'éducation, dans le domaine de la recherche ou de la culture, bien des choses peuvent être faites. Au Qatar, nous avons, par exemple, un projet d'université avec l'Institut français du pétrole et HEC. Partout, ce genre d'initiative doit être encouragé. C'est grâce à ce travail de fond que des relations durables pourront être nouées dans ces pays. Il est également très important de tisser des liens étroits avec les compagnies nationales : en Mauritanie, nous venons d'associer les Algériens et les Qataris à des campagnes d'exploration. A l'inverse, la compagnie chinoise Sinopec vient de nous aider, pour la première fois, à entrer sur un permis au Yemen. Voilà ce que j'appelle le « donnant-donnant ».

Le nucléaire fait partie des demandes nouvelles formulées par les pays hôtes. Est-ce la raison pour laquelle Total s'intéresse à cette énergie ?
Il me semble simplement que, dans le nouveau contexte énergétique mondial, il convient désormais de raisonner en termes d'offre globale. En tant que patron d'un groupe comme Total, il est de ma responsabilité de m'interroger sur le nucléaire, car nous aurons, demain, besoin de toutes les formes d'énergie. Dans vingt ans, je ne vois pas comment nous pourrions être absents du charbon propre et du nucléaire. Mais tout ceci nécessite une longue préparation, impose une réflexion sur les partenariats, les coopérations qui pourraient voir le jour. Ce n'est donc pas pour demain.

Pourtant, à court terme, la refonte de la filière nucléaire française pourrait vous amener à prendre une participation dans Areva...
Ce n'est pas notre intention. Stratégiquement, Total n'est pas intéressé par des prises de participation minoritaires dans des sociétés industrielles. Il y a d'autres manières de s'entraider... Peu de pays au monde ont la chance d'avoir à la fois un spécialiste du nucléaire, Areva, l'une des plus grandes compagnies pétrolières, Total, et deux grands opérateurs électriques tels qu'EDF et GDF Suez. Manager de grands projets, investir, nouer des relations de long terme à l'étranger, Total sait faire. A l'évidence, il y a des choses à réaliser ensemble dans le nucléaire. Sans qu'il soit nécessaire de tisser des liens capitalistiques...

Les pétroliers ont des caisses très pleines. Faut-il s'attendre à une nouvelle vague de fusions-acquisitions dans le secteur ?
C'est vrai, les sociétés ont beaucoup d'argent et il va bien falloir qu'elles en fassent quelque chose. De plus, la valorisation boursière des groupes pétroliers n'est pas énorme. Une consolidation n'est donc pas impossible, surtout si les pays pétroliers continuent à restreindre l'accès au domaine minier. Il pourrait alors y avoir des fusions pour récupérer des gisements. Mais, en ce qui nous concerne, nous sommes mieux placés que d'autres. Nous avons un potentiel qui nous permet de continuer à croître sans grande acquisition.

Votre propre capital est dispersé. Y a-t-il un risque d'OPA sur Total ?
Si Total était vraiment menacé, le prix de l'action serait plus élevé ! Clairement, ce n'est pas le cas. Une OPA n'est techniquement pas impossible mais, dans les faits, irréaliste. Industriellement et financièrement, Total est une entreprise solide.

PROPOS RECUEILLIS PAR DENIS COSNARD ET PASCAL POGAM

laloss a dit…

http://www.amiralgestion.fr/PDF/LETTRE_INVEST/2007-Decembre.pdf

Un trés beau commentaire relatif à la problématique du pétrole.
Je ne suis pas détenteur de parts du fonds Sextant grand large pour rien !!

Sextant Peak oil est tout nouveau..une future star peut être?

J'attends de voir le premier reporting du fonds avant d'envisager une souscription.