vendredi 29 février 2008

Quantum's Jim Rogers says US 'out of control"

Quantum's Jim Rogers says US 'out of control'

Leo Lewis, Asia Business Correspondent

Jim Rogers - who co-founded the now closed Quantum Fund with George Soros - told 750 global fund managers in Tokyo today that, America is “completely out of control”, there will be a 20-year bull market in commodities and that prices will be in turmoil.
And he also warned that it “made sense” if global competition for resources ended in armed conflict.

Mr Rogers told delegates to the CLSA investment forum that the prices of all agricultural products would “explode” in coming years and that the price of gold, which hit an all-time high of $964 an ounce yesterday, will continue its surge to as much as $3,500 an ounce.
Gold would continue to rise, the analyst Christopher Wood told fund managers, “because it is the exact opposite of a structured finance product”.

In a blistering attack on US monetary policy and the “helicopter cash drop” responses of the Federal Reserve, Mr Rogers described the American dollar as a “terribly flawed currency”.
He said that the plan by Ben Bernanke, the Fed Chairman, to “crank up the money-printing machines and run them until we run out of trees” had exposed America’s weakest point to her rivals and enemies.

The dollar may have declined recently, he added, “but you ain’t seen nothing yet”.
Talking to a room almost exclusively populated with Japan-focused equity investors, Mr Rogers recommended an immediate language course in Mandarin and a switch into commodities — the second-biggest market in the world behind foreign exchange.

Mr Rogers said that historic drains on wheat, corn and other soft commodity inventories have created market dynamics that could lead to severe food shortages.
The outlook over the next two decades would see prices of everything from cotton and sugar to lead and nickel “going through the roof”.
Heavily playing down the prospects of a big recovery in Japan, Mr Rogers said that the country’s demographics — as the fastest-ageing country in the world — would cause it greater problems and an ever-diminishing quality of life for ordinary Japanese.

But he also said that other countries — including Britain, Italy, China and the US — should take note of what their own demographics would look like without the effect of immigration.
“Japan will be the perfect laboratory for the world to watch how a demographic crisis plays out,” he said.

mercredi 27 février 2008

La finance mondiale insubmersible ?

Diapason Commodities

"La finance mondiale insubmersible ?
Lentement, sinistrement, les compartiments supposés étanches du grand Titanic financier mondial cèdent, les uns après les autres, accentuant la gite de l'orgueilleux navire tandis que la foule – très hétérogène et pas encore franchement dégrisée... – des passagers semble, assez surréalistement, hésiter entre la franche panique et la tentation de poursuivre malgré tout le grand carnaval hédoniste...Le premier compartiment à céder fut bien sûr celui du subprime, très exposé il est vrai dans la zone du gaillard d'avant ; mais ce n'est pas tant la voie d'eau inondant ce compartiment qui a porté à conséquence que le fait qu'elle s'est progressivement propagée à des compartiments beaucoup plus vitaux, menaçant désormais la salle des machines...Crédits et prêts leveragés, marchés actions mondiaux, usines à gaz financières en tous genre, immobilier américain, bilans bancaires, inflation, dollar...La situation du dollar, dernière victime en date, est particulièrement intéressante et révélatrice de l'étendue des dégâts : ce n'est en effet pas tant que fait que le billet vert ait emporté la barrière mythique des 1,50 qui impressionne que la facilité déconcertante avec laquelle il s'est engouffré dans la brèche... Il s'agit bien là en réalité d'un cercle vicieux : les craintes (plus que justifiées !) inflationnistes boostent les cours des matières premières, ce qui pèse mécaniquement sur le dollar, accentuant la hausse des commodities et donc attisant les anticipations inflationnistes et ainsi de suite...Dans ces conditions, il va sans dire que les passagers prudents ayant rejoint les canots de sauvetage sont bel et bien ceux – trop rares – sagement investi sur les matières premières...Au demeurant, le naufrage ne nous parait pas imminent : les compartiments actions paraissent sains et bien protégés et, surtout, le cœur du navire (le niveau des taux longs) tient. Pour l'instant... Cependant, le commandant Bernanke, seul, retranché dans sa cabine, est gagné par l'amertume, songeant que, hier encore, Alan Greenspan, arc-bouté sur le bastingage de la proue criait, face à la mer d'argent : « je suis le maitre du monde ! »..."

Le marché des énergies fossiles

http://www.global-gestion.fr/gestion/pdf/revuepresse/2008-02-26-PATRIMOINE_ET_MARCHES.pdf

L'inflation, une fatalité ou un choix économique?

Entre 1980 et 2000, magnifique période de désinflation favorable aux actifs financiers. Cette période de désinflation exceptionnelle n'a été possible qu'en imposant au monde entier un nouveau concept, celui de la mondialisation des échanges c'est à dire la mise en concurrence de systèmes économiques totalement décalés afin de faire pression sur les prix et trouver des relais de croissance. On a prôné la suppression, si possible totale, des BNT ( barrières non tarifaires), des droits de douanes et de toutes les entraves à la circulation des marchandises. On a ainsi mis en concurrence des pays à bas coûts salariaux avec des pays en phase de développement économique avancé où les populations, dans ces derniers, aspiraient à un bien être social, cad des vacances, des loisirs, du plaisir.

Cette mise en concurrence ( déloyale) est le facteur clé, à mes yeux, de cette désinflation. L'inflation a donc disparu des radars de nos BC, les économistes ont considéré cette menace comme définitivement éteinte car, selon eux, ce sont les BC qui ont correctement maîtrisé les risques inflationnistes. C'est faux, en grande partie selon moi, car elles n'ont fait que profiter des effets de l'abus de mondialisation. Bref, les actifs financiers sont devenus les actifs à détenir. Les actifs réels tels que les matières premières, le pétrole, l'or ont été délaissés. 20 ans de désinflation et de désintérêt ont poussé les acteurs de la filière matière première à ne pas investir, à négliger l'amélioration de leurs mines..etc.

L'entrée de la chine à l'OMC, toujours souhaitée par les financiers, car formidable relais de croissance et de désinflation, a pu faire penser que nous étions partis pour encore 20 ans de désinflation prononcée. Erreur. Car s'il y a bien eu quelques années de désinflation, l'explosion de croissance de la chine, sa capacité à émerger en tant que puissance économique mondiale a surpris tous les analystes et changé la donne. La chine, qui devait être le facteur de désinflation bénéfique aux entreprises multinationales, se révèle être un facteur puissant d'inflation...et ce n'est que le début. C'est l'aspect fondamental c'est à dire qu'il y a auj des tensions certaines sur les matières premières nées d'un manque d'investissement dans les infrastructures et d'une explosion de la demande en provenance des pays émergents.

Sur cet aspect fondamental se greffe un aspect "spéculatif". En effet, les BC ont laissé filer des taux d'expansion monétaire à plus de deux chiffres pendant des années, ont laissé les banques attribuer des crédits à tout va, ont laissé une bulle financière et du crédit historique naître sous leurs yeux. Il y a peu, on lisait qu'il n'y avait jamais eu autant de liquidités dans le monde. C'est vrai, on a fait fonctionner à plein régime la planche à billets afin d'éviter un épisode de purge nécessaire. Tous ces billets flottent autour de notre planète. Tant qu'ils s'investissaient dans les actifs financiers, ce n'était pas désagréable pour les financiers. Pas d'inflation, explosion du capital...
L'abus est arrivé avec la titrisation car on est allé tellement loin que cela a débouché sur un crédit crunch cad le pire des scénarios. Cela, on l'avait dit bien avant que cela n'arrive. Ce crédit crunch signifie fin de la partie, du moins pour un moment, de ce cycle assez exceptionnel de hausse des actifs financiers au détriment des actifs réels. Dès lors, ces montagnes de liquidités devaient trouver de nouveaux supports....ils se dirigent en masse vers les matières premières.

On disait que Greenspan était à l'origine de la bulle du crédit, Bernanke sera à l'origine de la bulle sur les matières premières, et cela, ce sera beaucoup beaucoup plus grave car le monde entier va en souffrir. On s'en moque de voir l'immobilier perdre 15/30% de sa valeur, c'est arrivé en 90/94, ce n'était pas préjudiciable à la majorité des citoyens et des consommateurs, cela faisait parti de cycles. Sauf que ces cycles, ils ont voulu les gommer..c'est l'erreur fondamentale. Ies financiers ne supportaient plus de subir un cycle, même minime, de perte en capital ( dans l'immo ou les actions) alors on faisait pression sur les BC pour qu'elles appuient sur le bouton imprimer.

A cela, il faut ajouter, qu'à la différence des années 70, un évènement majeur va intervenir..il s'agit du peak pétrolier ou plutôt d'un plateau de production..La chine continuera à accroître ses besoins..et la masse de liquidités est encore prête à bondir sur ce qui peut engendrer des plus values. C'est la raison pour laquelle, comme certains, je pensais que nous étions au devant d'un nouveau cycle, inflationniste celui-là, dont les principaux bénéficiaires seront les matières premières et l'énergie...pour un bon moment. C'est la raison pour laquelle je suis rentré assez tôt sur l'or...relique barbare des années 80-2000.....Finalement, ces choix de politique monétaire menés par Greenspan et Bernanke ont un impact direct sur le phénomène inflationniste que nous vivons et l'aggravent. C'est mon avis.

mardi 26 février 2008

Stagflation?

Difficile à dire. Ce qui est certain, c'est que ce choix de baisser drastiquement les taux est/sera à l'origine d'une crise inflationniste qui commence à prendre forme. L'éclatement de la bulle du crédit, instituée par les banques depuis plusieurs années, a pour conséquence d'obliger nos dirigeants et nos marchés financiers à faire un choix. Soit ils optent pour une attitude responsable et prennent acte des abus commis par le passé. Dans ce cas, ils ne baissent pas les taux de manière aussi drastique et laissent le marché s'auto-réguler, c'est à dire une forte correction des marchés financiers et du secteur immobilier. Soit ils optent pour le sauvetage des banquiers et des actifs "financiers" en général. Dans ce cas, il n'y a qu'une seule option, helicopter Ben, c'est à dire un déversement de liquidités dans le monde et le soutien artificiel de cette bulle du crédit. Résultat, on sacrifie l'inflation au profit des détenteurs de capital...le peuple va devoir assumer des pressions inflationnistes majeures au nom de la préservation des intérêts de Wall street à court terme.

Malheureusement, ce choix se révèlera catastrophique dans les années à venir, avant tout pour le consommateur et les habitants des pays pauvres mais aussi, dans une moindre mesure, pour les marchés financiers. Il y aura quelques gagnants: les matières premières, avec mon dada à savoir le secteur de l'énergie, et l'or. Il y en aura d'autres évidemment mais je crois que cette thématique des matières premières risque de dominer les autres pendant un bon moment.

Peak oil en vue...ou plutôt plateau de production !

Cette vidéo de l'IFP (institut français du pétrole) est à mes yeux trés instructive. On constate ( vers la fin de la vidéo) le développement de la consommation énergétique sur notre belle planète entre les années 70 et 2005, et ce, grace à une photo satellite. C'est presque incroyable.


http://www.webstyle.fr/ifp/Conf-Reserves_Y-Mathieu/IFP_Mathieu.html


En écoutant et regardant cette vidéo, je crois comprendre pour quelles raisons le pétrole a doublé en 2007. Les économistes, analystes attribuent cette envolée à la spéculation..on serait loin des fondamentaux..ils ont raison sauf que..une nouvelle n'a pas été publiée à ma connaissance. Du moins, malgré toutes mes lectures, je ne me souviens pas avoir lu cette dernière. Elle est mentionnée par ce cadre de l'IFP:

"l'Arabie saoudite a prévenu ses partenaires qu'elle s'est fixée un maximum de production de 12 M. de b/J."

C'est à dire qu'à l'avenir, elle n'ira pas au-delà de ce seuil. L'AS étant le plus grand pays pétrolier, chef de file de l'OPEP, le pays disposant des plus grandes capacités d'ajustement et de hausse de production ( c'est le seul aux yeux de l'AIE capable de répondre à la hausse de la demande).

Cette annonce fait figure de peak oil. Peak oil ou plutôt plateau autour de 2010/2012 car l'AS s'est fixée cette date. Ce cadre de l'IFP parle donc d'un choix stratégique qui s'inscrit dans une démarche de gestion des ressources. L'époque de l'abondance est révolue ( on le savait) mais là, cette information, si elle est exacte ( je le pense venant de l'IFP) peut expliquer cette envolée des prix. L'AS affirmait depuis toujours pouvoir ajuster sa production à la hausse de la demande !. Cette spéculation pourrait être que le fruit d'une anticipation d'un plateau de production sur plusieurs décennies mis en place par l'OPEP.

D'un coté, cela permettra aux pays consommateurs d'ajuster leur consommation via une destruction de la demande et une rationnalisation de cette dernière. De l'autre, cela permet à l'OPEP de gérer en bon père de famille son patrimoine. L'analyse des précédents cycles de peak oil intervenus aux USA et mer du nord montre un déclin assez brutal post peak, ce qui serait trés difficile à gérer pour nos économies. La mise en place d'un plateau semble être de tout évidence un moindre mal, permettant au pétrole de haute technologie de se développer ( Amélioration des taux d'extraction, exploitation des schistes et oil shale...LNG..etc).

lundi 25 février 2008

Théorie du découplage entre les États-Unis et la Chine

"Le test de la validité de la théorie du découplage entre les États-Unis et la Chine


Clément Gignac
Économiste en chef et stratège
Financière Banque Nationale


25 février 2008

Selon la théorie du découplage, certains pays, particulièrement les marchés émergents comme la Chine et l’Inde, dépendent de moins en moins des pays industrialisés à mesure qu’ils accroissent leurs capacités et leur économie intérieure et, par conséquent, leur dynamique économique serait différente. Selon cette théorie, l’influence de l’économie des États-Unis sur un pays comme la Chine devrait diminuer comparativement aux cycles passés. La question est de savoir si cette théorie est fondée et si une économie en développement comme celle de la Chine a atteint un stade où son cycle économique dépend moins de la santé des États-Unis et peut donc éviter le ralentissement de sa croissance lorsque l’économie américaine marque le pas.

Nous examinerons deux points principaux pour déterminer si le découplage de la Chine se produit : 1) Les exportations en pourcentage du PIB augmentent-elles ou diminuent-elles à mesure que l’économie croît ? 2) Le pourcentage d’exportations à destination des États-Unis diminue-t-il ? On peut s’attendre à ce qu’une économie découplée voie ses exportations en pourcentage de son PIB diminuer, ce à quoi correspond une expansion interne plus importante, et à ce que le pourcentage des exportations vers les États-Unis diminue avec le temps.

La Chine est le pays qui connaît la plus forte expansion économique au XXIe siècle. La croissance du PIB réel de la Chine pour 2008 devrait dépasser 10%, ce qui est nettement plus que celle de l’Inde, qui devrait croître de 7.9% cette année (graphique). La part du PIB mondial de la Chine a augmenté de moins de 4% en 1990 à environ 10% en 2007. Elle a dépassé le Japon comme troisième plus grande région de production au monde et n’est dépassée que par les États-Unis et l’Union européenne.


Il est clair que la Chine est devenue une économie importante du monde, particulièrement lorsqu’on examine les tendances du commerce international. Les exportations de la Chine ont fait un bond de plus de 500% au cours des dix dernières années. Les exportations du pays, en pourcentage de son PIB, ont augmenté de 21% en 1997 à environ 40% en 2007, soit une forte expansion en dix ans, ce qui laisserait suggérer que la croissance de ce pays dépend de plus en plus de son composant d’exportations.

Les données sur le commerce extérieur révèlent certaines autres tendances intéressantes pour aider à déterminer si la théorie du découplage se vérifie. Les exportations vers les États-Unis ont augmenté depuis 1997 de 18% à plus de 20% en 2007. De plus, les exportations vers l’Union européenne en pourcentage des exportations totales ont aussi nettement augmenté, passant de 14% en 1997 à plus de 20% en 2007. Par conséquent, les exportations de la Chine vers les États-Unis et l’Union européenne ont en fait augmenté à plus de 40%, ce qui ne corrobore pas la théorie du découplage.


En conclusion, les tendances des échanges commerciaux actuels entre la Chine et les États-Unis laissent entrevoir qu’il y a eu peu de diversification dans les exportations chinoises au détriment des États-Unis. En termes simples, ces échanges ne corroborent pas la théorie du découplage proposée par certains économistes et investisseurs. À mesure que l’économie américaine continue de ralentir et que les importations diminuent, nous devrions constater un impact tangible sur les exportations et la croissance du PIB de la Chine.

Bonne semaine."

D'où une forte probabilité de voir le secteur des matières premières revenir à la raison d'ici quelques mois, et ce, pour une période plus ou moins longue ( 12 à 24 mois) avant de poursuivre leur cycle haussier.