vendredi 7 mars 2008

La lettre mensuelle d'Eric Le Coz

http://partenaires.carmignac.com/docs/lettre/lettre_22.pdf


Source: Carmignac gestion

Extrait:


Les grands projets
d’infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires,
le développement rapide de l’urbanisation, la masse des
populations qui vont progressivement participer à la vie
économique globale sont autant de facteurs qui concourent
à ce phénomène. Deux exemples : plus de 1 000 nouvelles
voitures circulent (de plus en plus mal) chaque jour dans
les rues de Pékin. Plus important encore pour la croissance
long terme en Chine, un taux d’urbanisation qui atteint juste
44% à fin 2007 contre 70% en moyenne dans les pays développés.
La poursuite de ce mouvement d’urbanisation aura
deux corollaires immédiats : des dépenses de construction
et d’infrastructure importantes, et une progression de la
consommation à un rythme soutenu. C’est bien cette croissance
de la demande domestique émergente, d’une force
considérable, qui résiste aujourd’hui au ralentissement économique
américain et permet de maintenir une croissance
globale satisfaisante.

(........................)


Au centre de toutes les préoccupations l’approvisionnement
en énergie est une condition vitale du développement
économique, susceptible de brider la croissance en
cas de pénurie ou de prix prohibitif. Dans le cas du pétrole,
plusieurs facteurs sont en jeu qui tous militent pour un
niveau de cours durablement élevé. Premièrement, le
vieillissement des puits en exploitation (ce qui se traduit
par une baisse annuelle moyenne de production de 5%)
s’accorde mal d’une solide croissance de la demande. Cette
divergence n’est guère tenable dans la durée et implique une
diminution des stocks stratégiques qui n’est pas sans risque.
Deuxièmement, la capacité de l’OPEP à augmenter sa production
semble très limitée. Non seulement l’OPEP se refuse à augmenter
ses quotas (parce qu’elle ne peut produire plus de 2 millions de
baril/jour additionnels), mais encore elle entérine une réduction
des quotas de l’Iran et du Venezuela, simplement parce que,
faute d’investissement récents (dans des régimes où la manne
des pétrodollars sert d’abord à financer bien d’autres activités),
ces deux pays sont dans l’impossibilité de produire les quotas
antérieurement accordés. Troisièmement, le volume des exportations
de pétrole du premier producteur mondial, la Russie, qui a
progressé en rythme annuel de 17% entre 1993 et 2004, connait
aujourd’hui une progression anémique de moins de 3%. Enfin, on
constate que toute la production additionnelle, nécessaire pour
satisfaire une demande toujours croissante, provient de nouveaux
champs pétrolifères « offshore », essentiellement en eaux profondes,
nécessitant des technologies d’extraction toujours plus
complexes et onéreuses.

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Les métaux précieux se sont particulièrement bien comportés
depuis le début de l’année. L’or, dans le contexte actuel, tient
une place à part. Les anticipations de faiblesse du dollar, la
poursuite de préoccupations inflationnistes, la perspective d’un
assouplissement monétaire durable, les légitimes inquiétudes
concernant les faiblesses du système bancaire, sont autant de
facteurs de soutien du métal. La forte demande fondamentale,
pour la joaillerie, notamment en provenance des pays émergents,
le coût élevé des nouvelles structures minières ou de transformation,
qui ralentissent l’aboutissement de nouveaux projets,
sont aussi des éléments favorables à moyen/long terme.

L'option hybride est encore marginale dans les ventes de voitures aux USA

http://www.leblogenergie.com/2008/03/loption-hybride.html

C'est plutôt inquiètant notamment à la lumière des derniers chiffres relatifs à la consommation US de carburant ( toujours en hausse sur un an).

"tout va mieux que bien et pourtant"

"tout va mieux que bien et pourtant"


Le 28/07/07 , un intervenant sur le forum boursorama s'étonnait d'un début de correction sur les marchés. Voici ce que je lui avais répondu:


"Je vous invite donc Jacques à réinvestir massivement sur les indices actions et on se revoit en juillet 2008...Ce que font les marchés...c'est anticiper, peut être à tort, une contraction des liquidités ( on le voit auj avec tous les reports de LBO). Les marchés prennent acte que la crise du subprime se répand dans la sphère financière. Ils savent peut être aussi que certains organismes financiers, fonds de pension, HF sont en difficulté..Je vous dis cela car je suis trés pessimiste sur l'état de la sphère financière. La question qu'on doit se poser est la suivante:

Est-ce la finance qui guide l'économie réelle ou l'économie qui guide la finance?

La seconde alternative me semble la plus logique et bien, pourtant, je pense que c'est la finance qui fait l'économie. Je le répète depuis des mois, toute cette croissance a été financée à crédit, a été titrisée. Les banques centrales ne maîtrisaient plus rien, malgré la remontée des taux courts, les taux longs ne réagissaient pas, la croissance de la masse monétaire continuait à progresser à plus de 10%/an, le taux d'endettement des ménages également. Les banques centrales ont décidé de puger le système. Malgré les appels du pied de Sarkozy et des économistes, ne comprenant pas pourquoi Tichet remontait les taux avec comme prétexte une inflation contenue. les banques centrales ont continué à relever le coût de l'argent avec un objectif principal...faire revenir à la raison les financiers et les grands établissements bancaires. Ces derniers sont en train de payer leurs abus et ce n'est qu'un début. C'est peut être cela qui fait peur aux marchés malgré le tableau idyllique que vous avez dressé. Ils viennent de comprendre que le temps des sirènes était terminé, que les pratiques de dettes titrisées à tout va étaient révolues.Mon opinion diverge donc de la vôtre. vous avez raison car vous constatez les conséquences de pratiques financières passées ( je vous rappelle 40 000 mds de dettes titrisées, à cela il faut y ajouter toutes les dettes inscrites au bilan des banques..d'ailleurs si vous avez suivi l'actualité, une banque récemment n'a pas réussi à titriser le prêt qu'elle avait consenti à une opération de rachat..elle doit donc inscrire à son bilan 16 milliards de dettes qu'elle ne voulait surtout pas voir apparaitre).

Grâce à la titrisation, les banques pouvaient prêter à n'importe qui, pour n'importe quoi et refiler le bébé à des HF, fonds de pension en mal de performances. On mélangeait tout cela, avec des effets de levier. Les banques n'assumaient plus le risque, elles n'étaient pas belle la vie. Le marché prend conscience des répercussions catastrophiques que cela peut avoir sur l'économie réelle. Il anticipe donc les conséquences de la finance sur l'économie réelle. Et, à mon humble avis, les conséquences seront bien plus graves que ce que l'on pense. Le système cherchera à se sauver, c'est normal. Il faudra donc faire un choix, soit opter pour un crédit crunch et une déflation généralisée ( quelle horreur !!!) soit absorber ces dettes via un retour de l'inflation ( c'est bcp moins douloureux). Je pense que les grands dirigeants de la sphère économique laisseront filer l'inflation d'où mon attrait pour l'or."

Lien vers le message initial:

http://www.boursorama.com/forum/message.phtml?page=1&id_message=363019248

Mars 2008, je ne change pas d'avis même si le CAC a perdu plus de 1000 pts, l'or est passée de 660 $ à près de 980$ l'once, le pétrole de 75 à 104$.

A l'heure actuelle, l'inflation est enfin sur le devant de la scène. Cela était prévisible mais, pour changer, on en parle lorsque le plus gros du chemin a été fait. C'est le cas sur l'or et le pétrole où les derniers voyageurs sont invités à rentrer sur fond de médiatisation de ces tensions inflationnistes. Une correction de mi-cycle devrait intervenir d'ici peu sur les matières premières. Attention à la volatilité !

La mondialisation est devenue inflationniste

La mondialisation est devenue inflationniste, selon Trichet et Noyer

AFP Thomas Lohnes

La mondialisation est devenue inflationniste, ont estimé vendredi le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, et le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, lors d'un colloque de la Banque de France.
"La récente flambée des prix des matières premières, notamment alimentaires, en raison d'une difficulté à pourvoir la demande des pays émergents, nous rappelle que la mondialisation peut aussi créer des risques inflationnistes", a dit M. Trichet.
M. Noyer a également indiqué qu'"en renforçant l'importance des chocs globaux (...), la mondialisation introduit une synchronisation plus poussée des cycles inflationnistes entre les pays, avec les risques d'amplification qui en découlent".
Mais M. Trichet a rappelé que la mondialisation continuait aussi à "freiner la hausse des prix des produits manufacturés".
L'Eurosystème continue à "suivre avec attention la correction de marché significative qui se poursuit, et à prendre en compte toutes ses possibles conséquences sur l'inflation", a ajouté M. Trichet, soulignant qu'"à terme, la mondialisation peut avoir des effets indirects complexes sur l'inflation".
Christian Noyer a de son côté estimé qu'"à bien des égards, les bons temps sont derrière nous. La mondialisation a sans doute beaucoup aidé les Banques centrales au cours de la dernière décennie. Ce n'est plus, aujourd'hui, aussi évident".
Il a par ailleurs affirmé que "la distribution du crédit reste très dynamique en Europe et que, dans la plupart des pays de la zone euro, les marchés immobiliers restent marqués par une certaine stabilité".

lundi 3 mars 2008

Buffett se retire ........

AMBAC/MBIA: Warren Buffet ne compte plus reprendre les "municipal bonds"

(AOF) - Le milliardaire américain Warren Buffett a retiré son offre de reprise des 800 milliards de dollars de "municipal bonds", des obligations émises par des municipalités américaines, garanties par les rehausseurs de crédit américains, dont Ambac et MBIA. Il y a quelques semaines, sa proposition avait soulevé certaines protestations. La garantie des "municipal bonds" constitue l'activité historique des "monoliners" et elle est également la plus sûre.

Afin de la mettre à l'abri de la crise du "subprime", qui touche les titres adossés à des crédits immobiliers à risques et garantis par les rehausseurs de crédit, certains songent à scinder leurs activités en deux. Depuis le début de l'année, les propositions et les plans de sauvetage se multiplient afin de maintenir à flot ces établissements en grande difficulté.

Gazprom coupe le robinet de gaz vers l'Ukraine

Le géant russe Gazprom, après plusieurs avertissements, a partiellement coupé le robinet de gaz vers l'Ukraine, laissant planer le risque d'une nouvelle "guerre du gaz" au moment même où son patron Dmitri Medvedev accède à la fonction suprême en Russie.

"Gazprom a aujourd'hui réduit de 25% ses livraisons de gaz à l'Ukraine à partir de 10H00 du matin" (07H00 GMT), a déclaré lundi le porte-parole du groupe, Sergueï Kouprianov, lors d'un point presse.

Mais la société ukrainienne des gazoducs Uktransgaz s'est plainte que la réduction était en réalité de l'ordre de 35%.

Après un premier télégramme annonçant une baisse de 25% du volume du gaz destiné à l'Ukraine, "nous avons reçu un nouveau message annonçant une nouvelle réduction supplémentaire de 10%", a indiqué sa porte-parole à l'AFP. Gazprom n'était pas immédiatement joignable pour commentaire.

Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko de son côté a réagi lundi en plaidant pour des "négociations dynamiques" avec Gazprom afin d'éviter "une guerre du gaz".

Gazprom avait auparavant pris soin de rassurer ses clients européens, dont les livraisons transitent à hauteur de 80% par l'Ukraine, affirmant qu'ils ne seraient pas affectés par la coupure. Une première crise entre les deux pays début 2006 avait conduit à une brève interruption de l'approvisionnement en gaz de l'Europe.

La Commission européenne a appelé les deux parties à "trouver rapidement une solution définitive à cette question commerciale".

L'AIE, enfin objective !

LONDRES - Une demande d'hydrocarbures qui devrait rester très robuste à dix ans, couplée à un manque critique d'investissements dans les projets pétroliers est la raison profonde de la flambée du pétrole, estime Fatih Birol, directeur des études économiques de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Q: Quelles sont les véritables raisons derrière la hausse spectaculaire des prix du pétrole depuis plusieurs mois?

R: Il y a deux raisons principales: la première est la force et la robustesse de la demande. En janvier, quand on craignait que les Etats-Unis n'entrent en récession, on se demandait si cette récession pourrait avoir un impact sur la demande de pétrole. Je ne pense pas que cette question soit vraiment pertinente, car la croissance de la demande provient de trois centres majeurs, l'Inde, la Chine et le Moyen-Orient, qui ne devraient pas être affectés tant que cela pas un ralentissement économique. En définitive, la demande devrait donc rester forte.

Du côté de l'offre - et c'est la seconde raison derrière la hausse des prix - la capacité de production n'augmente pas de manière suffisante.

Q: Pouvez-vous chiffrer le décalage entre les investissements nécessaires et ceux qui sont engagés?

R: Nous avons calculé que d'ici 2015, il fallait investir dans une capacité de production permettant de fournir 37,5 millions de barils par jour, tant pour répondre à la croissance de la demande que pour compenser le déclin des gisements existants.

Or, nous avons identifié 230 projets dont le financement a été voté, en regardant aussi bien dans les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) que dans les pays hors Opep. Si tous ces projets voyaient le jour, ils permettraient de produire seulement 25 millions de barils par jour jusqu'en 2015. Il y a donc un fossé de 12,5 millions de barils par jour entre les investissements engagés et ceux que nous estimons nécessaires. Cet écart est très, très inquiétant.

Seuls deux types de politiques pourraient corriger cela: du côté des pays consommateurs, il faudrait mettre en place d'urgence des mesures draconiennes d'efficacité énergétiques et investir massivement dans les énergies alternatives.

Du côté des producteurs, il faudrait augmenter les investissements de manière immédiate et audacieuse pour augmenter la capacité de production, en plus de ces 230 projets, si l'on veut éviter un choc d'offre dans les années à venir.

Q: Qu'est ce qui explique ce manque critique d'investissements dans la production de pétrole?

R: Les compagnies pétrolières internationales voient leurs réserves décliner de manière importantes et elles n'ont pas accès aux zones majeures où se trouvent les réserves. Les compagnies pétrolières nationales sont quant à elles freinées par deux raisons principales: elles ne veulent pas voir les prix du pétrole baisser et elles tiennent à conserver du pétrole dans le sous-sol pour les générations futures. Ce point de vue est tout à fait légitime, ces pays souverains sont libres de décider à quel moment et dans quelles quantités ils vont mettre leur pétrole sur le marché. Mais ceci a des implications de plus en plus importantes pour les pays consommateurs. Le monde a changé.

Propos recueillis par Delphine DECHAUX

dimanche 2 mars 2008

Entre 60 et 70 $ minimum....!

Le ministre saoudien du Pétrole et chef de file de l'Opep, Ali al-Nouaïmi, a laissé entendre que les prix du baril de brut ne tomberaient plus sous une limite de 60 à 70 dollars, dans un entretien à la revue Pétrostratégies. "Il existe dorénavant une ligne sous laquelle les prix (du pétrole) ne tomberont pas", a fait valoir M. Nouaïmi, dont le pays est le premier producteur pétrolier au monde. "Si vous regardez le coût marginal de production des carburants alternatifs, que ce soit les biocarburants ou les sables bitumineux, je pense qu'elle se situe entre 60 et 70 dollars", a-t-il argumenté. "Si vous prenez en compte toutes les subventions qui entrent en jeu dans la production d'un baril de biocarburant, je doute que quiconque puisse gagner de l'argent dans cette activité avec un prix inférieur à 60 ou 70 dollars", a-t-il ajouté. "Une ligne délimite dorénavant le niveau de prix sous lequel il ne peut chuter", a-t-il conclu. (belga)

Warren buffett fustige la folie financière

NEW YORK (AFX) - Le milliardaire Warren Buffett a prédit vendredi une chute des marges des assureurs en 2008 et fustigé la "folie" financière qui a conduit à la crise des crédits hypothécaires ("subprime").Dans sa lettre annuelle à ses actionnaires, M. Buffett, 77 ans, très écouté dans la communauté financière qui le surnomme "l'oracle d'Omaha", a jugé "certain que les marges bénéficiaires des assurances, y compris les nôtres, baisseront significativement en 2008".Il a prévu un recul des marges en 2008 de "probablement de 4 points de pourcentage", voire bien davantage en cas de catastrophe naturelle.Son fonds d'investissement, Berkshire Hatahaway, qui a largement investi notamment dans des grands groupes d'assurance, a vu son bénéfice net chuter de 18% au 4e trimestre 2007, à 2,95 milliards de dollars, selon le rapport annuel paru vendredi.Le rapport révèle au passage que parmi ses nombreux investissement Berkshire a acheté 1,3% du groupe français Sanofi-Aventis, pour 1,46 milliard de dollars.Revenant sur la crise des crédits "subprime", il a fustigé les organismes de crédit et les faux espoirs de ses compatriotes."Tous les Américains ont cru que les prix immobiliers augmenteraient éternellement. Cette conviction rendaient sans importance les revenus des emprunteurs aux yeux des prêteurs, qui sortaient l'argent", estime M. Buffett, l'un des trois hommes les plus riches du monde."Notre pays est largement frappé aujourd'hui à cause de cette croyance erronée. Avec la chute des prix immobiliers, une immense folie financière est mise au jour. On ne voit qui a nagé nu que lorsque la marée baisse, et ce dont nous sommes témoins dans certaines de nos plus grandes institutions financières n'est pas beau à voir", a-t-il ajouté.M. Buffett a mi-février proposé aux rehausseurs de crédits en difficulté MBIA, Ambac et FGIC de réassurer jusqu'à 800 milliards de dollars de leur actifs les plus sûrs, ce qu'ils n'ont pas accepté. Il s'est aussi lancé lui-même depuis décembre dans l'assurance des obligations des collectivités locales.Le financier a aussi déploré la faiblesse du dollar, et appelé le gouvernement à réduire le déficit commercial, qui entraîne selon lui le départ à l'étranger de 2 milliards de dollars par jour.Il a jugé ces déséquilibres ne pouvaient pas durer, et souligné que cette chute du dollar n'avait pas freiné le déficit commercial de se creuser, par exemple avec des pays comme l'Allemagne ou le Canada.