mercredi 26 mars 2008

Les tourments du marché chinois

En octobre dernier, quelques investisseurs de renom émettaient des inquiétudes face aux niveaux atteints par les Bourses chinoises en 2007.

Jim Rogers mettait en garde la communauté financière sur les conséquences d'un éclatement de la « bulle chinoise ». Et ce qui devait arriver arriva : les indices de Shanghai et Shenzhen sont en retrait de 31,4 % et 20,3 % respectivement depuis le début de l'année, ce qui pousse les pertes depuis le pic enregistré en octobre 2007 à 41,4 % et 27,2 %.

L'accélération des pressions inflationnistes (le CPI index est sorti à +8,7 % en février, un plus haut de 11 ans, une hausse causée en partie par de forts prix à l'alimentation (+23,3 % au cours du même mois)) et des tensions politiques, avec notamment des révoltes au Tibet et certaines provinces voisines, mettent la pression sur le pouvoir central pour maintenir une certaine « sérénité » à l'approche des jeux olympiques de cet été. Et une fois n'est pas coutume, même les promoteurs immobiliers chinois se retrouvent dans une situation complètement opposée à celle d'il y a six mois. Les prix de l'immobilier montrent des signes de faiblesse au moment même ou le gouvernement fait tout ce qu'il peut pour limiter la progression du crédit.

Aussi, ces entreprises qui ont emprunté à la fin 2007 sont à court de cash et dans l'impossibilité de construire sur des terrains achetés au prix fort. Evergrande Real Estate Group, un développeur basé a Guangzhou, a dû remettre à plus tard l'introduction en bourse de son titre (qui aurait due avoir lieu la semaine passée), citant de mauvaises conditions de marché... La moitié du capital levé aurait dû servir pour payer des terrains achetés l'an passé ! Au bilan, la société reste criblée de dettes et on peut se poser des questions sur la solvabilité de celle-ci quand au même moment de nombreux acheteurs potentiels se rétractent et les prix des appartements chutent par endroits assez fortement.

M. Wang, président de China Vanke, un géant du secteur immobilier, annonce d'ailleurs qu'une baisse de 30 % serait un juste retour à la moyenne... Dans ces conditions, les mois à venir risquent d'être fort houleux en Chine et il ne faudrait pas grand-chose (comme une nouvelle accélération des cours des matières premières agricoles) pour mettre le feu aux poudres. Acheter des actions chinoises aujourd'hui reste prématuré. A suivre...


Source: Diapason commodities

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