lundi 21 janvier 2008

Renversement de cycles?

Je crois que la matérialisation de ce changement de cycles est de plus en plus évidente.

Je le signalais il y a quelques jours...les perspectives de croissance bénéficiaire étaient bien trop optimistes. La crise immobilière et le crédit crunch sous-estimés. Je pense, mais j'espère me tromper, que nous entrons dans une ère de stagnation au mieux des marchés voire de baisse sur le moyen terme, c'est à dire une période trés rude pour les investisseurs. Cette opinion, elle est mienne depuis plus d'un an, ce qui m'a permis pour l'instant de m'en sortir correctement mais l'avenir n'en reste pas moins incertain.

Face à cette situation, il faut établir une stratégie, basée sur une analyse macro en ce qui me concerne, et surtout, respecter les fondamentaux de la gestion d'un portefeuille boursier.

Ces fondamentaux, quels sont-ils?

Ne pas céder à la panique, vous allez commettre une erreur..dans la majorité des cas.
Maintenir ou mettre en place des versements programmés sur des supports d'investissement gérés par des professionnels réactifs. Voici une liste de fonds que j'apprécie particulièrement:

-R valor
-Carmignac patrimoine
-RP sélection convertibles
-Sextant grand large

Il y en a bien d'autres...

Relever la tête de son écran et ne pas regarder le rouge s'accumuler. Il faut, dans ces circonstances, maintenir le cap.... c'est à dire se replacer dans le cadre d'un investissement à LT.
J'ai pour principe de conserver cet horizon toujours en tête. Mon horizon est fait d'une stratégie simple basée sur une analyse macro-économique. Je vois deux grands catalyseurs pour les années à venir. L'inflation et le pétrole.

Sur le pétrole, je ne vais pas y revenir dessus, l'un de mes derniers commentaires y est consacré. Toutefois, comme je le signalais, une correction était prévisible sur fond de ralentissement économique mondial. Je me suis fixé le seuil des 50/60$ cad une purge assez importante. Il est possible qu'on n'atteigne pas ces seuils car je suis surpris de la bonne tenue du pétrole en cette période troublée. Il a chuté..mais peu finalement par rapport à ses sommets. C'est à ce niveau que l'on voit que la spéculation n'est pas le catalyseur de la hausse du brut, c'est bien les tensions sur le rapport offre/demande. Je conserve donc toujours mon biais haussier sur le pétrole à moyen-long terme. Baissier à court terme.

Sur l'inflation, c'est à mon avis la grande surprise à venir des marchés. Ils étaient déjà surpris de voir des taux élevés en fin d'année 2007..ce n'était pas mon cas. Mais la quasi-majorité des analystes et économistes évoquent un tassement et un retour à la "normale" dans un avenir proche. Ce n'est pas mon scénario sur la période des 5-10 ans à venir. Je crois qu'ils sous-estiment le caractère structurel de ce mouvement inflationniste. Il est bien ancré dans l'économie mondiale et sera accentué par les baisses de taux massives que vont dispenser Bernanke et..dans un futur proche la BCE. Cette approche macro me fait dire depuis un bon bout de temps que l'or est et sera un actif performant au cours de la prochaine décennie. Le monde "obligataire" risque, quant à lui, d'être surpris.

Quant aux marchés actions, je suis baissier......et haussier.
Baissier sur les indices, baissier sur la gestion trés diversifiée. Nous entrons dans un nouveau cycle, à l'instar de celui des années 70, qui a été plutôt défavorable aux actions une fois leur performance réajustée à l'inflation. Haussier sur les actions qui peuvent maintenir leurs marges, leur croissance dans un environnement incertain. Je crois que les petites valeurs de croissance, dans le domaine de l'énergie, peuvent s'en sortir correctement. Mais il faudra être trés sélectif..

Mes choix présentés sur ce blog s'inscrivent dans ce raisonnement.

MOG, par exemple, est une junior pétrolière. Horreur en ces temps d'incertitudes, de crédit crunch..les risques de faillite sont importants sur les juniors car si elles n'arrivent plus à trouver du cash, elles ne connaîtront qu'une seule direction. MOG, à la différence de 90% des juniors, produit déjà un peu de gaz. Cette production doit plus que doubler dans les deux ans. Elle bénéficiera et bénéficie d'un flux de cash, ce qui exclut un scénario catastrophe. L'évolution du cours de bourse ne sera guidée que par la réussite des forages. Nous sommes donc, d'une certaine manière, hors marché.

Afren et Gasol...des juniors, elles-aussi...mais avec à leur tête du gros calibre. Je n'ai aucun doute sur la capacité d'un ancien président de l'OPEP à lever des fonds en période de crise. Afren devrait produire avant la fin de l'année 2008 10 000 b/j. Gasol, je l'espère, signera son premier contrat afin de lancer un projet de LNG dans la région.

L'énergie sera un des thèmes majeurs du 21 ème siècle. Je n'invente rien. Il suffit de conserver cet horizon avec calme et sérennité.

La variable qui peut changer ce scénario est la capacité de résistance de l'économie chinoise et US. Je m'attends à une période de récession sévère aux US et un ralentissement sensible de la croissance mondiale mais j'écarte le scénario catastrophe de crise systémique...pour l'instant. La faillite d'une grande institution financère serait un mauvais signal..il faut donc rester vigilant.
Dans le cadre d'un tel scénario, il n'y aurait pas beaucoup de sorties de secours...mise à part le cash...et le GOLD.

Bon courage à tous.

4 commentaires:

laloss a dit…

Quand je parlais de la capacité de Lukman à sortir des accords...ou trouver du financement.


For immediate release 22 January 2008




GASOL PLC

("Gasol" or "the Company")
African LNG signs co-operation agreement with E.ON and Afren


Gasol plc (AIM: GAS), whose strategic objective is to become the premier independent liquefied natural gas (LNG) company creating value by producing and supplying LNG from West and Central Africa to high-value growth markets in the US and Europe, is pleased to note the press release this morning from Afren Plc announcing a co-operation agreement between African LNG Holdings Limited ("African LNG"), E.ON Ruhrgas AG ("E.ON Ruhrgas") and Afren plc ("Afren") to assess the feasibility of developing, aggregating and monetizing Nigerian gas reserves for domestic and export purposes.

Gasol holds a 20 per cent shareholding in African LNG, an LNG company focussed on West and Central Africa. Gasol has an option to acquire the remaining 80 per cent, which if exercised would represent a significant landmark in the development of the Company.

Soumo Bose, Gasol's Chief Executive Officer, commented:

"African LNG's co-operation agreement with E.ON Ruhrgas and Afren is an important milestone in African LNG's ambitions to build an integrated LNG position in the Gulf of Guinea. Afren, which has a strategic interest in Gasol, is well positioned to become a significant gas producer in Nigeria and LNG represents a key component to diversifying E.ON Ruhrgas's supply base.

"This is a particularly exciting opportunity for African LNG, which will be Afren's exclusive downstream liquefaction partner in developing an LNG monetization strategy."

The full text of Afren's announcement follows:


Afren plc (AIM: AFR)


Afren enters into a co-operation agreement with E.ON Ruhrgas AG and African LNG
Holdings Limited


London, 22 January 2008 - Afren plc ("Afren" or "the Company") announces that it has entered into a co-operation agreement with E.ON Ruhrgas AG and African LNG Holdings Limited.

The Board of Afren is delighted to announce that the Company has signed a co-operation agreement ("the Agreement") with E.ON Ruhrgas AG ("E.ON Ruhrgas") and African LNG Holdings Limited ("African LNG") to investigate the availability and accessibility of gas in Nigeria, with a focus on the Anambra Basin and South Eastern regions. The parties have the intention to jointly develop, collect and monetize the gas for domestic and export purposes in line with the Nigerian Government's Gas Master Plan.

The Agreement

The Agreement includes an analysis of potential feedgas, based on an identified target list of upstream gas rich assets and a study of gas gathering infrastructure and potential LNG export solutions. The parties will subsequently decide on jointly establishing corporate structures and funding arrangements.

Osman Shahenshah, Chief Executive of Afren, commented:

"We are delighted to have signed a cooperation agreement with E.ON Ruhrgas and African LNG. We are honoured to be working with E.ON Ruhrgas, a pre-eminent gas company. Afren remains at the forefront in contributing to the Government's ambitions to develop Nigeria into a major gas producer and assist with the reduction of gas flaring in the region. The cooperation agreement with E.ON Ruhrgas and African LNG to develop upstream gas allows Afren to capitalise on the anticipated growth in global LNG demand, without diluting our upstream focused strategy."

Dr Dietrich Gerstein, Senior Vice President, LNG Supply Division, of E.ON Ruhrgas, commented:

"LNG is a key element in diversifying E.ON Ruhrgas's gas supply base. Nigeria is an important target region in the LNG strategy of our company. Within this strategy, the activities conducted under the Agreement with Afren and African LNG can serve as a basis for building an integrated LNG position, including upstream participation, in a significant global gas basin."

Theo Oerlemans, Chairman of African LNG commented:

"It is our strong belief that West Africa will grow as a major LNG supply point for countries throughout the Atlantic Basin including key markets in Europe and North America. The Agreement with E.ON Ruhrgas and Afren represents an important milestone for our ambitions to become the premier independent integrated LNG company in the Gulf of Guinea."

Background

The Gulf of Guinea has over 200 trillion cubic feet of gas reserves, with more than 80% of those reserves situated in Nigeria. Afren is currently in negotiations on a number of gas rich upstream assets in Nigeria. African LNG will be Afren's exclusive downstream liquefaction partner, in developing a monetization strategy.

The Nigerian Government's 2008 Gas Master Plan focuses on diversifying gas usage between domestic and export purposes. Exploration, aggregation and reduction of flaring are integral to the Gas Master Plan. Against this background, any future joint efforts by the Parties of the Agreement will work towards a multi faceted gas solution including an LNG export facility.

LNG will be a key source of new supply to meet increasing global gas demand. Combined with depletion of indigenous supplies from US and Europe and lack of flexibility of piped alternatives, LNG is emerging as a swing supplier in an increasingly global market.


22 January 2008


For further information:


Gasol plc Tel: 020 7290 3300


Soumo Bose, Chief Executive Officer


Buchanan Communications Tel: 020 7466 5000


Mark Court James Strong


Jefferies International Ltd Tel: 020 7029 8000


Toby Hayward Oliver Griffiths

Background information

E.ON Ruhrgas

E.ON Ruhrgas, is part of the E.ON group and the lead company (market unit) of E.ON's Pan-European Gas business, pooling the mid-stream business which covers gas purchasing and sale as well as gas storage. Customers are regional and local distribution companies, industry and power stations. The supply system consists of more than 11,000 km of pipeline, 11 underground storage facilities and 28 compressor stations. The company and its affiliates offer a wide range of services and products for the transmission, storage, marketing and use of natural gas.

E.ON is the world's largest investor-owned energy service provider, based in Dusseldorf, Germany and with approximately 80,000 employees worldwide. In 2006, E.ON had approximately EUR68 billion in worldwide sales.

E.ON engages in continuous expansion through their integrated business model with sustainable operations along the entire value chain. E.ON intends to systematically cement and enlarge its market position by investing in capacity maintenance and growth. The Company is keen to continue its growth through entering new markets, expanding its LNG business and investing in gas transport and storage infrastructure.

E.ON's position in both the European and US markets makes it ideally placed to take advantage of the emerging opportunities in the Atlantic Basin LNG business.

African LNG Holdings Limited

African LNG is a company with a formidable management team with significant experience of the oil and gas industry and uniquely of LNG in Africa. African LNG's management team is led by Theo Oerlemans, who has spent the majority of his 30-year plus career with the Royal Dutch Shell Group of Companies where he held senior positions in Shell's Sakhalin, Malaysia, Brunei and Oman LNG projects and was the CEO of Nigeria LNG, responsible for launching what has become the largest private sector LNG project in the world.

African LNG intends to become the premier independent integrated LNG company in the Gulf of Guinea with planned operations across the LNG value chain, from gas gathering and liquefaction to shipping, storage and re-gasification in the Atlantic Basin.

Afren Plc

Afren (www.afren.com) was founded in December 2004 by a management team including Dr Rilwanu Lukman, (Chairman), Osman Shahenshah, (Chief Executive) and Bert Cooper (Advisor to the Board), with the vision to become the premier pan African independent Exploration and Production company. Afren has built an executive and non-executive management and advisory team with broad and extensive experience in the industry, both in West Africa and internationally; in identifying and completing corporate expansion opportunities and in public company financing. Afren also looks to leverage key relationships across the region to gain preferential access to opportunities.

Since its listing on the AIM market of the London Stock Exchange, Afren has rapidly expanded its portfolio and the management team has delivered a portfolio of assets in Nigeria, the Joint Development Zone of Nigeria-Sao Tome and Principe, Gabon, Angola, Congo Brazzaville and Ghana.

Afren will continue to add to its diversified portfolio of near term development and high impact exploration, with the overall objective of creating substantial shareholder value.

Gasol plc

Gasol plc was established in February 2005 to identify and secure acquisition and investment opportunities in the oil and gas sectors. Following its IPO on the AIM market of the London Stock Exchange on 16 March 2005, Gasol has refined its strategy to focus on opportunities in liquefied natural gas in the Gulf of Guinea region of West Africa.

Gasol's strategic objective is to become a significant independent Gulf of Guinea focused player across the entire LNG value chain, in partnership with governments, energy and utility majors and independents. The Company's aim is to procure, liquefy and sell 5 million tonnes of LNG within five years with a longer term plan of achieving 10 million tonnes of LNG capacity thereby capturing substantial gas monetisation value by connecting low cost African gas to high value markets in the US and Europe.

Significant progress has been made, through its investee company AfLNG in which Gasol holds a 20 per cent shareholding and has an option to acquire the remaining 80 per cent, in business development initiatives consisting of multiple conventional / floating LNG projects in Central and West Africa.

Gasol derives the benefit of a strong board with unparalleled experience and relationships in the oil and gas business in Africa consisting of Dr Osman Shahenshah (CEO of Afren plc), Dr Charles Osezua (formerly a Special Assistant to the Nigerian Head of State on petroleum matters and now Chairman of the Owel-Linkso Group, a leading gas company in West Africa); Mr Paul Biggs (a project finance specialist and partner of Trinity International LLP); and Mr Haresh Kanabar. Dr Rilwanu Lukman, the former OPEC President & Secretary General who is currently Honorary Advisor to the President of Nigeria on Energy and Strategic Matters and Chairman of Afren plc, is Strategic Advisor to the Board. Gasol's management team, under the leadership of CEO Mr Soumo Bose, is well positioned to drive the strategy forward to establish Gasol as a leading Africa focused LNG player.

Gasol shares trade under the ticker symbol "AIM: GAS". Further information is available from the Company's website, www.gasolplc.com.

Gabriel Kastenbaum a dit…

Hello Laloss,

Est-ce que ce ne serait pas aussi le temps des matières premières - pas toutes, pas celles liées à l'industrie, tu en as souvent parlé.
En ce sens le krach actuel est une opportunité. (carmignac commodities -14% par exemple).

Bonne soirée insomniaque ;-)

laloss a dit…

Salut gabriel !

L'insomnie, mal du siècle !
Pourtant, je suis plutôt à l'aise avec mes investissements..;-)

J'ai renforcé Afren et Galp energia le 22 à respectivement 0.9 £ et 15.3 euros.

Par rapport à ta question sur le cycle des commodities, je pense en effet que le cycle est loin d'être terminé, il reste encore de belles années. J'entrevois un retour de l'inflation. dans ce genre de configuration, les fonds commo devraient mieux s'en sortir. Je pense qu'il est peut être opportun de recharger sur Carmignac ou global energy dans une optique de long terme.

Je suis surtout confiant sur Gasol. Ils ont désormais un associé officiel capable de signer des contrats d'achat à long terme de LNG.
A mon avis, Afren est en discussion avec une major pour mettre en production un champs gazier inexploité.
On aurait ainsi une unité de LNG financée par AFREN, la Major, AFLNG et l'état nigérian.
Afren prendrait une participation dans le champs gazier.
Le LNG serait vendu à EON sur la base de contrats à LT.

Ainsi, deux projets se dégagent:

-EGLNG 2
-Une unité de LNG avec une major

Bonne journée !

laloss a dit…

fin des années de forte consommation

(pris sur le site de forcast)

STRATEGIE. Felix Zulauf, une star réputée jusqu'à Wall Street, promet ni plus ni moins que la fin des années de forte consommation. Les actions baisseront jusqu'aux niveaux de 2003.




Emmanuel Garessus
Vendredi 25 janvier 2008



Felix Zulauf n'entre pas systématiquement dans la catégorie des prophètes de mauvais augure. L'an dernier, il annonçait une hausse des actions, surtout en Chine, puis une correction. L'homme qui avait prévu le krach de 1987 est à la tête de sa propre société, Zulauf Management, à Zoug. C'est une star très discrète, que nous avons rencontrée à Zurich lors du séminaire Zfu.

Son scénario est déprimant. Malgré le plongeon des bourses, il conseille de ne pas acheter d'actions maintenant. «Les indices peuvent atteindre les plus bas de 2003», déclare-t-il. A l'époque l'indice SMI était à 4000 points. Le stratège se refuse à perdre son temps à dénicher d'éventuelles perles rares qui échapperaient à la morosité. «Je préfère anticiper les grandes tendances», déclare-t-il. Celles-ci rappellent la dépression du Japon dans les années 1990. Une lourde chute avait été suivie de longues années de stagnation.

La seule attitude correcte, comme investisseur, est défensive. Pour préserver son capital, les liquidités forment l'essentiel du portefeuille. On les conservera en francs suisses, ou, pour les plus audacieux, dans des monnaies de pays asiatiques bien gérés. Il apprécie beaucoup le gouvernement de Singapour. Et il en va de même d'autres pays aux excédents budgétaires solides et aux réserves monétaires abondantes. «Leurs gouvernements n'ont pas créé des systèmes de sécurité sociale qu'ils ne peuvent pas financer. Chacun est responsable de soi-même et de ses proches, ajoute-t-il. Leur monnaie va s'apprécier.»

L'or s'inscrit dans la même logique défensive. L'once peut progresser à 1100 dollars cette année et 1200 ou 1300 l'an prochain.

La fin du boom de la consommation

Ces prévisions s'appuient sur de profondes transformations structurelles: le boom des investissements va se poursuivre, mais celui de la consommation a pris fin avec la cassure du marché immobilier américain, maillon faible du financement des excès du crédit. Les conséquences sont dramatiques. Elles perturberont les économies occidentales durant une décennie.

La crise obligera les banques à réparer leurs bilans et renforcer leurs fonds propres. Des plans de sauvetage se multiplieront et «les fonds souverains ne pourront pas satisfaire les besoins de chacun», déclare-t-il. «UBS va survivre, mais il ne faut surtout pas avoir d'actions bancaires», dit-il très méfiant. Il n'achète pas l'action UBS (UBSN.VX) au cours actuel. «Je ne veux pas m'exprimer sur UBS, mais pour Citigroup (C), j'évalue son prix à 12 dollars (aujourd'hui 26 dollars).»

Les ménages occidentaux, face à la baisse des prix de leur maison, subissent un effet de richesse négatif qui les oblige à freiner leurs dépenses pour maintenir leur épargne, comme au Japon dans les années 1990. Mais l'Empire du Soleil levant avait l'avantage d'entrer en crise avec un taux d'épargne de 20% et pas de 0 comme aux Etats-Unis. Les baisses de taux d'intérêt des banques centrales ne suffisent pas à enrayer le déclin. Les taux directeurs peuvent descendre à 0. Cela ne restaure pas la solidité des bilans bancaires, ni la confiance. Et si la Fed et la BCE sont trop expansives, les monnaies peuvent s'affaiblir. Felix Zulauf observe que Ben Bernanke a changé de politique. D'abord réticent à aider les banques en difficulté, il a été surpris par la gravité de la situation. «Aujourd'hui, il est prisonnier de son rôle», selon le gérant.

Récession en Europe

Un découplage va s'opérer avec les pays émergents. Leur croissance s'affaiblira de 7% à 4% mais elle restera dynamique et saine. L'outsourcing des entreprises occidentales va cependant les rendre plus vulnérables. Car les industriels délocalisent les activités les plus cycliques. A terme, l'Asie sera donc plus cyclique.

L'Europe va aussi entrer en récession, mais le stratège en ignore le moment. Face au mécontentement, les autorités vont intervenir et augmenter les dépenses publiques et les impôts.

Toutefois, une variante de ce scénario est possible, celui d'un rebond des bourses au deuxième semestre sous l'effet de l'action des politiques monétaire et fiscale. La hausse boursière se limiterait à quelques pays émergents et pourrait également se prolonger au début 2009. Mais il est trop tôt pour acheter, conseille-t-il.