mercredi 27 février 2008

La finance mondiale insubmersible ?

Diapason Commodities

"La finance mondiale insubmersible ?
Lentement, sinistrement, les compartiments supposés étanches du grand Titanic financier mondial cèdent, les uns après les autres, accentuant la gite de l'orgueilleux navire tandis que la foule – très hétérogène et pas encore franchement dégrisée... – des passagers semble, assez surréalistement, hésiter entre la franche panique et la tentation de poursuivre malgré tout le grand carnaval hédoniste...Le premier compartiment à céder fut bien sûr celui du subprime, très exposé il est vrai dans la zone du gaillard d'avant ; mais ce n'est pas tant la voie d'eau inondant ce compartiment qui a porté à conséquence que le fait qu'elle s'est progressivement propagée à des compartiments beaucoup plus vitaux, menaçant désormais la salle des machines...Crédits et prêts leveragés, marchés actions mondiaux, usines à gaz financières en tous genre, immobilier américain, bilans bancaires, inflation, dollar...La situation du dollar, dernière victime en date, est particulièrement intéressante et révélatrice de l'étendue des dégâts : ce n'est en effet pas tant que fait que le billet vert ait emporté la barrière mythique des 1,50 qui impressionne que la facilité déconcertante avec laquelle il s'est engouffré dans la brèche... Il s'agit bien là en réalité d'un cercle vicieux : les craintes (plus que justifiées !) inflationnistes boostent les cours des matières premières, ce qui pèse mécaniquement sur le dollar, accentuant la hausse des commodities et donc attisant les anticipations inflationnistes et ainsi de suite...Dans ces conditions, il va sans dire que les passagers prudents ayant rejoint les canots de sauvetage sont bel et bien ceux – trop rares – sagement investi sur les matières premières...Au demeurant, le naufrage ne nous parait pas imminent : les compartiments actions paraissent sains et bien protégés et, surtout, le cœur du navire (le niveau des taux longs) tient. Pour l'instant... Cependant, le commandant Bernanke, seul, retranché dans sa cabine, est gagné par l'amertume, songeant que, hier encore, Alan Greenspan, arc-bouté sur le bastingage de la proue criait, face à la mer d'argent : « je suis le maitre du monde ! »..."

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