vendredi 7 mars 2008

"tout va mieux que bien et pourtant"

"tout va mieux que bien et pourtant"


Le 28/07/07 , un intervenant sur le forum boursorama s'étonnait d'un début de correction sur les marchés. Voici ce que je lui avais répondu:


"Je vous invite donc Jacques à réinvestir massivement sur les indices actions et on se revoit en juillet 2008...Ce que font les marchés...c'est anticiper, peut être à tort, une contraction des liquidités ( on le voit auj avec tous les reports de LBO). Les marchés prennent acte que la crise du subprime se répand dans la sphère financière. Ils savent peut être aussi que certains organismes financiers, fonds de pension, HF sont en difficulté..Je vous dis cela car je suis trés pessimiste sur l'état de la sphère financière. La question qu'on doit se poser est la suivante:

Est-ce la finance qui guide l'économie réelle ou l'économie qui guide la finance?

La seconde alternative me semble la plus logique et bien, pourtant, je pense que c'est la finance qui fait l'économie. Je le répète depuis des mois, toute cette croissance a été financée à crédit, a été titrisée. Les banques centrales ne maîtrisaient plus rien, malgré la remontée des taux courts, les taux longs ne réagissaient pas, la croissance de la masse monétaire continuait à progresser à plus de 10%/an, le taux d'endettement des ménages également. Les banques centrales ont décidé de puger le système. Malgré les appels du pied de Sarkozy et des économistes, ne comprenant pas pourquoi Tichet remontait les taux avec comme prétexte une inflation contenue. les banques centrales ont continué à relever le coût de l'argent avec un objectif principal...faire revenir à la raison les financiers et les grands établissements bancaires. Ces derniers sont en train de payer leurs abus et ce n'est qu'un début. C'est peut être cela qui fait peur aux marchés malgré le tableau idyllique que vous avez dressé. Ils viennent de comprendre que le temps des sirènes était terminé, que les pratiques de dettes titrisées à tout va étaient révolues.Mon opinion diverge donc de la vôtre. vous avez raison car vous constatez les conséquences de pratiques financières passées ( je vous rappelle 40 000 mds de dettes titrisées, à cela il faut y ajouter toutes les dettes inscrites au bilan des banques..d'ailleurs si vous avez suivi l'actualité, une banque récemment n'a pas réussi à titriser le prêt qu'elle avait consenti à une opération de rachat..elle doit donc inscrire à son bilan 16 milliards de dettes qu'elle ne voulait surtout pas voir apparaitre).

Grâce à la titrisation, les banques pouvaient prêter à n'importe qui, pour n'importe quoi et refiler le bébé à des HF, fonds de pension en mal de performances. On mélangeait tout cela, avec des effets de levier. Les banques n'assumaient plus le risque, elles n'étaient pas belle la vie. Le marché prend conscience des répercussions catastrophiques que cela peut avoir sur l'économie réelle. Il anticipe donc les conséquences de la finance sur l'économie réelle. Et, à mon humble avis, les conséquences seront bien plus graves que ce que l'on pense. Le système cherchera à se sauver, c'est normal. Il faudra donc faire un choix, soit opter pour un crédit crunch et une déflation généralisée ( quelle horreur !!!) soit absorber ces dettes via un retour de l'inflation ( c'est bcp moins douloureux). Je pense que les grands dirigeants de la sphère économique laisseront filer l'inflation d'où mon attrait pour l'or."

Lien vers le message initial:

http://www.boursorama.com/forum/message.phtml?page=1&id_message=363019248

Mars 2008, je ne change pas d'avis même si le CAC a perdu plus de 1000 pts, l'or est passée de 660 $ à près de 980$ l'once, le pétrole de 75 à 104$.

A l'heure actuelle, l'inflation est enfin sur le devant de la scène. Cela était prévisible mais, pour changer, on en parle lorsque le plus gros du chemin a été fait. C'est le cas sur l'or et le pétrole où les derniers voyageurs sont invités à rentrer sur fond de médiatisation de ces tensions inflationnistes. Une correction de mi-cycle devrait intervenir d'ici peu sur les matières premières. Attention à la volatilité !

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