dimanche 2 mars 2008
Warren buffett fustige la folie financière
NEW YORK (AFX) - Le milliardaire Warren Buffett a prédit vendredi une chute des marges des assureurs en 2008 et fustigé la "folie" financière qui a conduit à la crise des crédits hypothécaires ("subprime").Dans sa lettre annuelle à ses actionnaires, M. Buffett, 77 ans, très écouté dans la communauté financière qui le surnomme "l'oracle d'Omaha", a jugé "certain que les marges bénéficiaires des assurances, y compris les nôtres, baisseront significativement en 2008".Il a prévu un recul des marges en 2008 de "probablement de 4 points de pourcentage", voire bien davantage en cas de catastrophe naturelle.Son fonds d'investissement, Berkshire Hatahaway, qui a largement investi notamment dans des grands groupes d'assurance, a vu son bénéfice net chuter de 18% au 4e trimestre 2007, à 2,95 milliards de dollars, selon le rapport annuel paru vendredi.Le rapport révèle au passage que parmi ses nombreux investissement Berkshire a acheté 1,3% du groupe français Sanofi-Aventis, pour 1,46 milliard de dollars.Revenant sur la crise des crédits "subprime", il a fustigé les organismes de crédit et les faux espoirs de ses compatriotes."Tous les Américains ont cru que les prix immobiliers augmenteraient éternellement. Cette conviction rendaient sans importance les revenus des emprunteurs aux yeux des prêteurs, qui sortaient l'argent", estime M. Buffett, l'un des trois hommes les plus riches du monde."Notre pays est largement frappé aujourd'hui à cause de cette croyance erronée. Avec la chute des prix immobiliers, une immense folie financière est mise au jour. On ne voit qui a nagé nu que lorsque la marée baisse, et ce dont nous sommes témoins dans certaines de nos plus grandes institutions financières n'est pas beau à voir", a-t-il ajouté.M. Buffett a mi-février proposé aux rehausseurs de crédits en difficulté MBIA, Ambac et FGIC de réassurer jusqu'à 800 milliards de dollars de leur actifs les plus sûrs, ce qu'ils n'ont pas accepté. Il s'est aussi lancé lui-même depuis décembre dans l'assurance des obligations des collectivités locales.Le financier a aussi déploré la faiblesse du dollar, et appelé le gouvernement à réduire le déficit commercial, qui entraîne selon lui le départ à l'étranger de 2 milliards de dollars par jour.Il a jugé ces déséquilibres ne pouvaient pas durer, et souligné que cette chute du dollar n'avait pas freiné le déficit commercial de se creuser, par exemple avec des pays comme l'Allemagne ou le Canada.
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